SAQ: Les québécois en majorité favorables à une ouverture. Voici pourquoi.

Selon un sondage Léger, commandé par l’Institut économique de Montréal (IEDM), 71% des Québécois se disent d’accord pour que des commerçants indépendants (des cavistes, petites boutiques ou des restaurateurs par exemple) puissent importer librement les vins et les vendre directement aux consommateurs, sans être obligés de passer par la SAQ.

Je m’en réjouis!

Comme vous le savez, il y a plusieurs années que je propose une telle ouverture du marché des vins et des alcools au Québec. La proposition consiste à permettre un peu de concurrence, en laissant la SAQ telle qu’elle est maintenant. Elle ne serait tout simplement plus un monopole.

Pourquoi? Quatre grands motifs :

  • Baisse des prix. Les prix du vin au Québec sont parmi les plus élevés au monde. C’est parce que la SAQ applique une marge brute de 145% en moyenne, en plus de la TPS, TVQ, taxe d’accise et taxe spécifique sur l’alcool. C’est énorme! Un peu de concurrence va contribuer à faire baisser les prix.
  • Incitation à baisser les coûts. Le rapport de la vérificatrice générale du Québec et une de nos études (« Monopole Inc. » rédigée avec le chroniqueur de vin Yves Mailloux et l’économiste Paul Muller) démontrent que la structure de coûts de la SAQ est très élevée. En particulier, ces études signalent que la société d’État négocie très mal les prix auprès des producteurs. Étant l’un des plus gros acheteurs de vin au monde, elle dispose pourtant d’un très grand pouvoir de négociation pour obtenir des rabais pour ses achats en gros. En comprimant les coûts, elle pourrait compenser en partie la baisse des prix pour maintenir son profit. Les pressions des concurrents vont l’obliger à devenir plus responsable en matière de coûts.
  • Une plus grande diversité de produits. La SAQ offre un très grand nombre de produits, de différents pays. Mais la diversité de vins et d’alcool dans le monde est tellement plus riche et intéressante que l’offre de la SAQ. On peut simplement penser aux vins de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, quasi absents des étals de la SAQ. Mais aussi aux quelques 1000 bières belges ou l’incroyable diversité de whiskys non disponibles au Québec. L’ouverture permettrait aux consommateurs intéressés par toute la diversité du monde d’avoir accès plus facilement à ces produits sans que la SAQ ne vienne faire le goulot d’étranglement. Chaque boutique de vins et d’alcools voudra se distinguer de la SAQ en ayant sa propre gamme de produits et ainsi établir sa niche dans le marché. Conclusion : la concurrence permet d’avoir plus de diversité de produits au Québec.
  • Un service à la clientèle plus connaisseur et plus porté sur la découverte. Le service à la clientèle de base à la SAQ est excellent. Nous sommes toujours accueillis avec un sourire et les employés sont toujours disponibles pour nous servir. Mais la très grande majorité des employés de la SAQ ont peu ou pas de formation en vin. Et trop souvent, on nous conseille le gros « blockbuster » du vin (le gros vendeur provenant d’une multinationale) plutôt que les produits venant de petits producteurs typiques qui sont beaucoup plus intéressants. Encore une fois, la concurrence va amener les petites boutiques à offrir un service beaucoup plus personnalisé et connaisseur.

Pour vous donner une idée de ce qu’est un caviste et du plaisir d’un service plus plus personnalisé et connaisseur dans le domaine de l’alcool, voir mes petites capsules vidéo ludiques sur des cavistes de bières, de whiskys et de vins en Europe: http://leplaisirdescavistes.ca/

Nul besoin de privatiser la SAQ ou de l’abolir. Tout cela peut se résoudre par la concurrence.

Je suis heureux de constater que l’IEDM reconnaît qu’il n’est en effet pas utile de privatiser la SAQ pour atteindre ces objectifs.

Les Québécois sont attachés à la SAQ malgré ses défauts. Ils apprécient le fait d’avoir une succursale à proximité. La société d’État a une image forte auprès des consommateurs. Elle est présente dans les festivals et les événements culturels. Elle rapporte aussi un milliard de dollars par année au gouvernement du Québec.

Aussi, le réseau de la SAQ est présent partout au Québec, avec 400 succursales sur l’ensemble du territoire. Le maintien de ce réseau est important afin d’assurer une diversité de produits dans toutes les régions du Québec, et pas seulement dans les grands centres.

Les Québécois se montrent donc en majorité très réticents à sa privatisation.

Mais l’engouement et le niveau de connaissances des Québécois envers le vin et les alcools sont tels qu’ils réalisent aujourd’hui que la SAQ ne suffit plus à satisfaire leurs exigences. Ils souhaitent donc un peu plus de flexibilité afin d’avoir de meilleurs prix, plus de diversité, plus de découvertes étonnantes et un service plus personnalité. C’est ce que ce sondage Léger nous indique.

C’est une proposition qui est politiquement raisonnable et facilement applicable. On espère maintenant que le gouvernement sera à l’écoute des consommateurs…

PS : Voici pour le gouvernement ma proposition graduelle de projet-pilote, avec l’ouverture d’un tout petit nombre de cavistes.

Dépenses en éducation : un retard de 1,5 milliards de dollars à rattraper!

Selon le journal La Presse (lundi 27 mars), le gouvernement du Québec annoncera probablement un réinvestissement de 600 millions de dollars en éducation et en enseignement supérieur cette année lors du discours du budget demain mardi, et une augmentation substantielle de ces dépenses pour les deux années suivantes. C’est une excellente nouvelle pour le monde de l’éducation et pour le Québec!

Mais ne nous laissons pas aveugler par la valse des millions, il s’agit en fait d’un rattrapage pour combler le trou délibérément créé par l’austérité budgétaire des trois dernières années.

Si on exclut les années d’austérité, les dépenses en éducation/enseignement supérieur ont connu une croissance moyenne de 2,8%, tel que le montre le tableau 1. Heureusement, cette croissance a presque toujours été plus forte que l’inflation, ce qui est fondamental pour au moins couvrir l’augmentation des coûts d’opération du système (salaires, fournitures, etc.).

Croissance des dépenses en éducation enseignement supérieur

Mais, en 2014-2015, la croissance des dépenses en éducation/enseignement supérieur n’était que de 1,8%. Encore pire, ce poste budgétaire a connu un sérieux coup de hache de 0,14% en 2015-2016, soit 69 millions de dollars en moins.

Que serait-il passé sans cette austérité budgétaire? Prenons une hypothèse conservatrice d’un taux de croissance de 2,1% dépenses en éducation/enseignement supérieur, soit le taux le plus faible du tableau 1 hors période de compression. Dans le tableau 2 ci-dessous, la ligne rouge indique l’évolution estimée des dépenses d’éducation / enseignement supérieur en supposant ce rythme de 2,1% annuellement.

Évolution des dépenses en éducation enseignement supérieur

La ligne bleue montre l’évolution réelle, incluant le réinvestissement prévu dans le budget de demain, soit une augmentation substantielle cette année de 4%, puis une croissance de 3,5% pour les deux années suivantes.

On voit clairement les effets des compressions budgétaires entre 2014 et 2016. Une grande partie du réinvestissement servira donc essentiellement à combler les coupures passées.

Par contre, si le gouvernement maintient effectivement un rythme de croissance des dépenses en éducation/enseignement supérieur de 3,5% de 2018 à 2020, nous aurons alors un investissement net positif, c’est-à-dire du nouvel argent supplémentaire pour le système.

Si le gouvernement accorde autant d’importance à l’éducation, pourquoi toutes ces restrictions budgétaires de 2014 à 2016, si c’est pour finalement faire un rattrapage? N’aurait-il pas été mieux de maintenir un taux de croissance raisonnable des dépenses plutôt que d’affaiblir dangereusement notre système d’éducation et devoir réparer les pots cassés par la suite?

En fait, je soupçonne le gouvernement actuel de ne pas avoir priorisé l’éducation au départ de leur mandat. Les dépenses en éducation / enseignement supérieur se maintiennent année après année à 25% des dépenses de programmes du gouvernement, même pendant les années de restrictions budgétaires. Ce qui signifie qu’en 2015-2016, il y a eu des coupures nettes en éducation, mais aussi dans le budget total du gouvernement, si bien que le ratio est resté à 25%.

Par conséquent, si le gouvernement avait voulu démontrer son intérêt prioritaire pour l’éducation, il aurait fallu couper encore davantage dans d’autres postes budgétaires, dans un contexte de compressions budgétaires, afin de maintenir le niveau d’investissements dans le réseau.

Dans un monde globalisé et concurrentiel, le développement économique du Québec repose sur l’innovation, les compétences et la formation de la main-d’œuvre. C’est pourquoi l’éducation est une carte maitresse pour assurer la prospérité du Québec.

Et c’est d’autant plus vrai en ces temps de post-vérités trumpesques, car c’est toute notre démocratie qui dépend de la capacité de chaque individu de comprendre le monde qui l’entoure.

C’est pourquoi ce réinvestissement du gouvernement de Philippe Couillard en éducation, qui arrive peut-être tardivement, reste véritablement salutaire!

Analyse twitter du budget du Québec 2017

Rendez-vous mardi 28 mars dès 16h10 pour mon analyse twitter en direct du budget du Québec 2017.

Pour mettre la table, je vous invite à lire mon nouveau Blogue économique qui porte sur le réinvestissement prévu en éducation: « Dépenses en éducation : un retard de 1,5 milliards de dollar à rattraper! »

 

Des cavistes à la rescousse

OPINION
Des cavistes à la rescousse

Le modèle des camions de rue pourrait être appliqué à l’alcool et favoriser une plus grande diversité de produits

Mon article d’opinion paru dans La Presse, 11 juillet 2015.

Pourquoi ne pas essayer, dans un premier temps, un petit projet pilote permettant l’ouverture de cinq à huit petits cavistes indépendants ? Le choix des cavistes se ferait par appel à candidatures. Chacun devra présenter un concept de boutique spécifique et original. Le gouvernement sélectionnerait les concepts apportant le plus de valeur ajoutée aux consommateurs, en termes d’originalité et de choix, mais aussi de localisation (pas seulement Montréal et Québec).

Pour lire l’article:
Les cavistes à la rescousse!

Pourquoi ne pas privatiser ou démanteler la SAQ?

Dans l’ouvrage « Où sont les vins?» (Éditions Hurtubise, 2009), qui discute plus largement du problème de la distribution des vins et alcools au Québec et du manque de diversité de vins vendus au Québec, je propose une libéralisation partielle du marché québécois.

Cette proposition consiste à autoriser de petites boutiques de vin (cavistes) à importer, distribuer et vendre librement les vins et alcools au Québec. Ce réseau de cavistes permettrait d’offrir aux consommateurs québécois une plus grande diversité de vins et alcools, à des prix plus abordables, ainsi qu’un service à la clientèle dynamique et personnalisé favorisant l’essor de la qualité et de la gastronomie au Québec.

Nous pourrions, dans un premier temps, débuter par un petit projet pilote permettant l’ouverture de cinq à huit petits cavistes indépendants. Chaque boutique devra présenter un concept de boutique spécifique et original. Le gouvernement sélectionnerait les concepts apportant le plus de valeur ajoutée aux consommateurs, en termes d’originalité et de choix. Plus plus de détails sur ce projet pilote, voir mon article d’oponion: Des cavistes à la rescousse (La Presse+, 11 juillet 2015)

PRIVATISER?

Pourquoi ne pas simplement privatiser la SAQ? La privatisation, c’est le fait de transférer à des intérêts privés une entreprise publique. Donc, vendre la SAQ à des investisseurs privés. Mais ceci ne règle en rien le problème! Un monopole est un monopole. Qu’il soit privé ou public, les monopoles tendent à hausser ses prix, diminuer le service à la clientèle, être moins innovant, mettre moins d’effort à diminuer les coûts, etc. Le secret, c’est la concurrence qui va donner aux consommateurs de meilleurs prix; c’est la concurrence qui va réellement forcer la SAQ à devenir plus efficiente et à diminuer ses coûts; c’est la concurrence qui va permettre un service à la clientèle plus dynamique et personnalisé (voir le plaisir de fréquenter un caviste, petite boutique de vin, dans ces petites capsules vidéos amusantes). C’est la concurrence qui va amener la SAQ à se montrer plus réactive face aux désirs des consommateurs, notamment d’avoir accès aux vins québécois.

LIBÉRALISER?

La libéralisation signifie que l’on permet à d’autres distributeurs de venir concurrencer la SAQ. Donc, on « libère » le marché des lois qui interdisent les autres distributeurs à vendre des vins et des alcools.

Pourquoi une libéralisation PARTIELLE?

Je ne souhaite pas le démantèlement de la SAQ. Je veux permettre simplement à de petites boutiques de vin de pouvoir opérer sur le marché. Pourquoi? La concurrence risque d’émerger particulièrement dans les marchés à forte densité de population (Montréal, Québec, Gatineau, etc.) ou des marchés spécifiques (Mont-Tremblant, route des vins en Estrie, relais touristiques à Charlevoix, etc.). En revanche, la libéralisation ne doit pas appauvrir la diversité en vin des autres régions du Québec. Avec le scénario proposé d’une libéralisation partielle, la SAQ conservera les moyens financiers et le pouvoir commercial pour assurer une belle diversité et une distribution efficace à travers le Québec.

La SAQ compte sur un solide réseau de 414 succursales à travers la province, appuyé par un système de distribution efficace à l’échelle du Québec, de façon à pouvoir approvisionner correctement tout le territoire québécois.

Que deviendrait la SAQ dans ce scénario? Tout simplement, une grande entreprise soumise à la concurrence. Elle devra donc s’adapter en conséquence, ayant tous les atouts pour tirer son épingle du jeu. La SAQ bénéficie d’une image de marque archi-connue au Québec. Elle pourra continuer à exploiter sa notoriété pour fidéliser sa clientèle.

Ainsi, la SAQ pourra maintenir une position dominante sur le marché du vin au Québec pendant encore bien des années, malgré le processus de libéralisation. L’avantage en termes de diversité, c’est qu’elle gardera une force de vente suffisamment importante pour continuer à approvisionner toutes les régions du Québec d’une large gamme de vin.

CONCLUSION

Bref, ce n’est ni une proposition de droite (privatisation et libéralisation totale) ni une proposition de gauche (sauvons à tout prix une société d’État, en se fermant les yeux sur les dysfonctionnements du système).

C’est réaliste, peu compliqué à mettre en place, impliquant peu d’impact financier pour le gouvernement du Québec (voir mon étude sur ce sujet).

Libéralisation partielle: Étude d’impact financier

Impact d’une libéralisation partielle de la distribution des vins et alcools au Québec sur les finances du Gouvernement du Québec

Voici une petite étude que j’ai réalisé en 2012 dans laquelle j’estime l’impact sur les finances du Gouvernement du Québec d’une libéralisation partielle de la distribution des vins et alcools au Québec. L’étude montre qu’une libéralisation partielle pourrait avoir un impact beaucoup plus modeste sur les revenus versés au gouvernement, que ce qu’on pourrait penser. Voici son résumé exécutif.

Résumé exécutif

L’existence d’un monopole au Québec contribue à réduire considérablement la gamme de produits disponibles pour le consommateur québécois, limitant son plaisir de la découverte et de la dégustation.

Dans l’ouvrage « Où sont les vins?» (Éditions Hurtubise, 2009), qui discute plus largement du problème de la distribution des vins et alcools au Québec et du manque de diversité de vins vendus au Québec, l’économiste Frédéric Laurin propose une libéralisation partielle du marché québécois.

Cette proposition consiste à autoriser de petites boutiques de vin (cavistes) à importer, distribuer et vendre librement les vins et alcools au Québec. Ce réseau de cavistes permettrait d’offrir aux consommateurs québécois une plus grande diversité de vins et alcools, à des prix plus abordables, ainsi qu’un service à la clientèle dynamique et personnalisé favorisant l’essor de la qualité et de la gastronomie au Québec.

Sur le coup, la concurrence des cavistes se traduirait par une baisse des prix  donc une réduction des marges bénéficiaires  et par une perte de parts de marché pour la SAQ. Selon nos estimations, la concurrence induirait une chute des prix d’au moins 30%. Le premier réflexe serait donc de croire qu’une libéralisation conduirait à une perte nette de revenus pour l’État.

Mais les impacts d’une libéralisation sont plus vastes et, à terme, bénéficieraient au Gouvernement du Québec :

Croissance de la production des vins et alcools du terroir produits au Québec : le système de monopole actuel défavorise nettement les produits d’ici. Le Québec ne favorise pas sa propre production viticole. En effet, de très nombreux producteurs québécois choisissent de ne pas distribuer leurs produits à la SAQ, puisque les procédures et la logistique y sont tout simplement trop complexes ou coûteuses. Mais surtout, la SAQ applique indifféremment une marge de 145% sur ces produits, ce qui fait augmenter le prix de vente des produits québécois à un niveau tel qu’il décourage le client.

Un marché partiellement libéralisé favoriserait nettement l’industrie des vins et alcools du terroir québécois, se traduisant à terme par une production supplémentaire de 63 millions de dollars par année. Le développement de ce secteur agro-touristique devrait donc générer de l’activité économique, impliquant augmentation des recettes de taxes et d’impôts pour le Gouvernement du Québec. Selon nos calculs, il s’agit de retombées économiques substantielles, s’élevant à terme à 45 millions de dollars d’impact sur le PIB québécois annuellement, et représentant 2,1 millions de dollars par année pour le budget de l’État.

Croissance du marché du vin : une baisse des prix stimulerait les ventes, tant sur les quantités que sur la qualité des vins, accompagnant l’engouement grandissant des québécois pour la bonne table et les produits fins. Les Québécois qui sont plus limités financièrement auront enfin accès à de bons vins. La croissance des ventes de vin suite à cette baisse de prix devrait soutenir les profits de la SAQ, ainsi que les taxes sur la consommation de vins achetés chez les cavistes.

Consommation de qualité : le service personnalisé des cavistes, leur enthousiasme, leur travail de promotion et de partage des connaissances sur le vin devraient dynamiser le marché des vins et alcools de qualité au Québec.

La SAQ, grâce à sa puissance commerciale, son image de marque et sa présence partout sur le territoire québécois, devrait à terme bénéficier de cette croissance générale du marché, contribuant à augmenter ses profits. Ainsi, ces deux derniers facteurs feraient augmenter les profits de la SAQ d’un montant supplémentaire variant entre 127 millions à 168 millions de dollars par année.

Retombées économiques du développement d’un réseau de cavistes : l’établissement d’un petit réseau de cavistes devrait soutenir l’entrepreneuriat local. Des retombées économiques directes et indirectes devraient donc en découler, permettant au Gouvernement de collecter davantage de recettes d’impôts et de taxes. L’impact commercial des cavistes sur les finances du Gouvernement se chiffrerait dans une fourchette de 12 millions à 27 millions de dollars par année.

Au total, les recettes annuelles pour le Gouvernement liées à notre proposition passeraient de 867 millions de dollars par année, dans le système actuel, à un montant variant de 410 millions à 761 millions de dollars à terme, selon les scénarios retenus.

En même temps, l’activité économique des cavistes et des producteurs québécois génèrerait des retombées économiques de l’ordre de 142 millions à 252 millions de dollars par année sur l’ensemble de l’économie québécoise, créant de 2 553 à 5 036 emplois supplémentaires.

Ces estimations sont obtenues en utilisant des hypothèses très conservatrices. Toutefois, les deux principaux bénéficiaires de cette libéralisation restent le consommateur québécois qui pourra apprécier des vins et alcools de qualité, dans toute leur diversité, et les producteurs québécois du terroir qui trouveront, enfin, de biens meilleures conditions assurant l’essor de la filière viticole au Québec.

Notons que cette proposition n’implique pas la privatisation ou la disparition de la Société des alcools du Québec, puisque le nouveau régime décrit ci-haut se développerait en parallèle au réseau de distribution actuel de la SAQ.

De plus, notre proposition offrirait aux individus la possibilité de pouvoir librement importer des vins et alcools, dans des quantités limitées à une consommation personnelle, sans contraintes administratives excessives (importations privées simplifiées).

Le plaisir des cavistes

Le plaisir des cavistes

Le plaisir des cavistes

http://leplaisirdescavistes.ca/

Quel plaisir pourrions-nous avoir d’une libéralisation partielle du marché des vins et alcools au Québec, avec des petites boutiques – appelées « cavistes » – qui viendrait concurrencer la SAQ?

Dans une série de petites capsules vidéo, nous partons à la rencontre de petits cavistes de vin, de bière et de whisky à Bruxelles et à Paris. Au-delà de la dégustation, un caviste, c’est aussi la joie de se faire raconter des histoires; c’est le plaisir de la découverte dans toute sa diversité; c’est la poésie des mots de la dégustation et la joyeuse expérience de discuter avec des gens passionnés désireux de partager leurs connaissances.

Ces jolies petites capsules illustrent tous ces plaisirs que nous pourrions connaître au Québec avec la présence d’un réseau de petites cavistes dynamiques… si la loi québécoise le permettait enfin!

Venez découvrir une autre expérience de la dégustation!

Voici quelques-unes des capsules:
Le caviste de whisky

Le caviste de bière en Belgique

Le caviste de bière à Lyon

Où sont les vins?

Où sont les vins? Le problème de la distribution des vins et alcools au Québec.

(Éditions Hurtubise)
Où sont les vins

  • Où trouver ici le millésime pourtant disponible partout en France?
  • À quand la possibilité d’acheter un bon vin ailleurs qu’à la SAQ?


Le plaisir du vin se déguste dans la diversité. Mais en matière de vin au Québec, avons-nous vraiment le choix?

À partir de l’éloge de la richesse du vin dans le monde, l’auteur s’interroge sur notre système de distribution des vins et relance le débat sur l’avenir de ce monopole.

Savoureux mélange d’économie et de bonne table, ce livre aborde les questions de privatisation, de concurrence et de prix, éclairant au passage d’autres sujets de l’actualité politique québécoise.

Comparant notre situation avec celle de la Belgique, ce livre propose un scénario de libéralisation partielle du marché. Cette solution permettrait à la SAQ de continuer son développement, tout en favorisant les producteurs de notre terroir et en assurant aux Québécois une plus grande diversité en vins.

À quand un changement de la réglementation sur la vente des vins au Québec?

François Legault, Maire de Montréal?

Réflexions sur le livre de François Legault « Cap sur un Québec gagnant  – Le Projet Saint-Laurent».

Le développement économique est un enjeu politique majeur pour le Québec. Malheureusement, depuis 10 ans, on peine à trouver des stratégies de développement claires et cohérentes dans le programme des partis politiques québécois ou canadiens (voir par exemple mon analyse des programmes économiques des partis provinciaux aux dernières élections).Cap sur un Québec gagnant

Avec la publication de son ouvrage « Cap sur un Québec gagnant », François Legault, le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), fait maintenant exception. A travers son Projet Saint-Laurent, il offre une vision très personnelle et enthousiasmante de l’avenir économique du Québec.

Son projet se déploie autour de cette richesse collective que représente le fleuve Saint-Laurent : création d’un cluster de l’innovation dans la vallée du Saint-Laurent, valorisation du fleuve et de ses magnifiques paysages comme facteur d’attraction des investissements, de qualité de vie et de stimulation des activités récréotouristiques, renforcement du transport fluvial afin de placer le Québec au cœur d’un réseau multimodal de transport en Amérique du Nord, etc.

L’ancien dirigeant d’Air Transat en profite pour discuter d’éducation, d’universités, de centres de recherche, de productivité des entreprises, d’exportations, etc. Excellent!

Et c’est peut-être le seul leader politique issu d’un parti majeur au Québec à lier aussi clairement, avec éloquence et sans hypocrisie électoraliste, le développement économique aux arts et la culture ainsi qu’à la protection de l’environnement. Car on entend trop souvent cette petite musique de droite qui présente l’écologie comme un ennemi de l’économie ou le monde des arts comme un club d’artistes gâtés vivant au crochet de la société, au mépris des théories économiques les plus récentes.

Ceci dit, je reformule les mêmes critiques à propos du Projet Saint-Laurent que lors de son dévoilement il y a un an (un blogue intitulé « Le Plan Sud de la CAQ : beaucoup de silicone, peu de valley… »). François Legault veut créer un cluster de l’innovation dans la Vallée du Saint-Laurent, un territoire long de 500 km. Il ne semble pas comprendre la notion de proximité et de distance. Son livre abonde d’exemples à suivre dans le monde : la Silicon Valley, Boston, Helsinki, Tel-Aviv, Barcelone, Cambridge, Bilbao, Anvers, etc. Quelle est la caractéristique commune à tous ces endroits? Ce sont des VILLES, pas des PROVINCES!

Le succès d’un cluster repose sur la proximité géographique des participants : entreprises, financiers, universités, autorités publiques, etc. Il est plus facile de coopérer en face à face qu’à distance; les bonnes idées se diffusent beaucoup plus facilement au sein d’une ville où les gens se côtoient et se rencontrent régulièrement. Un cluster entre Montréal, Québec et Sherbrooke en passant par Trois-Rivières ne fait tout simplement pas de sens.

Mais François Legault va encore plus loin dans sa confusion entre une ville et une province. Chef d’un parti provincial, il expose dans son livre un programme politique qui l’aurait probablement fait élire Maire de Montréal aux élections municipales de novembre dernier!

Revitalisation des rives du Saint-Laurent, dépollution des eaux afin de permettre la baignade à Montréal, construction ou rénovation des usines montréalaises de traitement d’eau, développement urbanistique du Havre de Montréal (cette zone située entre les ponts Jacques-Cartier et Champlain) , revitalisation des vieux quartiers industriels, décontamination des terrains de l’Est de la ville, et j’en passe.

Quel beau programme pour une ville!

Et je dirais même plus, si le PQ et le PLQ sont accusés de venir allègrement piger dans les idées de la CAQ, l’ouvrage de François Legault semble s’inspirer franchement d’un programme d’un certain parti municipal à Montréal.

Voici sa proposition pour réparer ce gâchis qu’est la rue Notre-Dame à Montréal : «Il faut transformer la rue Notre-Dame en un boulevard urbain à début moyen, rationaliser les activités de camionnage et transformer la rue Notre-Dame en un axe de transport public de pointe en envisageant sérieusement la mise en place d’une ligne de tramway à voie réservée (p. 208). » A la page 209, il poursuit : « Seul un boulevard permettrait la construction de maisons, de commerces et d’immeubles de bureaux. Mais surtout, c’est la seule option permettant d’imaginer qu’un jour le fleuve redeviendra accessible au plus grand nombre ».

Tramway, boulevard urbain, accès au fleuve, construction d’immeubles de bureaux? Ceci ressemble étrangement au projet d’Entrée maritime de Montréal, proposé par Projet Montréal!

Tout ceci pour dire que le développement économique va nécessairement de pair avec le développement régional. Chaque région du Québec fait face à des problématiques économiques très différentes. Ceci appelle donc des stratégies économiques distinctes d’une région à l’autre.

Québec continue d’imposer des politiques de style « top-down » en imposant aux régions un modèle de développement. Or, les théories modernes de développement suggèrent plutôt des politiques de type « bottom-up » par lesquelles l’ensemble des acteurs socio-économiques se mobilisent pour développer une stratégie régionale commune et cohérente qui sera ensuite présentée au gouvernement provincial.

En discutant essentiellement d’enjeux régionaux, François Legault semble reconnaître cela. Mais il ne propose rien en matière de décentralisation régionale ou de responsabilisation des acteurs régionaux à propos de leur propre développement économique.

A quand au Québec une véritable politique régionale de développement?

A travers son bouquin, François Legault montre qu’il a l’intuition de ce qu’est une stratégie cohérente de développement économique. Mais au-delà de cette grande vision mobilisatrice, on attend avec impatience le programme économique détaillé de la CAQ.

Politique économique du Québec – Mon analyse twitter

Voici mon analyse twitter de la nouvelle Politique économique du Québec présenté par le gouvernement de Pauline Marois en octobre passé.

  1. Pol. industrielle du Qc Miser sur ls créneaux d’excellence ACCORD. Quelle évaluation depuis sa création? Et quelle mise à jour des créneaux?

  2. Pol. industrielle du Qc. Synergies régionales entre CLD, IQ et bureaux régionaux du MFEQ: très très bonne idée,

  3. Pol. industrielle du Qc. Et les PME de services à valeur ajoutée, on en fait quoi???

  4. Pol. industrielle du Qc Crédit d’impôt pour les PME manufacturières pour l’utilisation de TIC. L’innovation, c’est plus large que cela!

  5. Pol. industrielle du Qc. Aider 300 PME à grossir. Mais diagnostic fait par des fonctionnaires. Et pourquoi pas des spécialistes en PME???

  6. Pol. industrielle du Québec. Difficile sans une politique régionale sérieuse. S’adapter aux problèmes et tissu industriel de chaque région.

  7. Pol. industrielle du Québec. Misez sur les PME et les gazelles. Excellente idée!!!

  8. Pol. industrielle du Québec. Qui décide des créneaux d’excellence? Sur quelle base?

  9. Pol. industrielle du Québec. Je suis d’accord!!! MAIS le diable est dans les détails. Donnons plus de responsabilités aux régions