Frédéric Laurin commente l’idée de QS de taxer davantage les entreprises et les plus riches – 106,9 fm Mauricie

Frédéric Laurin, économiste à L’UQTR, commente l’idée de Québec solidaire de taxer davantage les entreprises et les plus riches – 106,9 fm Mauricie

Attendez-vous à plus!

www.fm1069.ca/extraits-audios/politique/141915/frederic-laurin-economiste-a-luqtr-commente-lidee-de-quebec-solidaire-de-taxer-davantage-les-entreprises-et-les-plus-riches

Les arts, la culture et la beauté: étonnants moteurs du développement économique pour la Mauricie, Le Nouvelliste

Les arts, la culture et la beauté: étonnants moteurs du développement économique pour la Mauricie

Article d’opinion, Le Nouvelliste, 30 décembre 2017

Les arts, la culture et la beauté: étonnants moteurs du développement économique pour la Mauricie

L’auteur, Frédéric Laurin, est professeur en économie au département des Sciences de la gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières, ainsi que chercheur à l’Institut de recherche sur les PME.

Les arts et la culture représentent non seulement un secteur d’activité porteur pour la diversification de la Mauricie, mais aussi un vecteur de développement économique majeur.

Les arts et la culture est l’un des pôles d’activités des plus importants de la Mauricie. Générant un PIB annuel de 227 M$ et plus de 4000 emplois, les arts et la culture représentent un poids économique supérieur aux industries de la fabrication de meubles, de produits métalliques et de produits en bois, qui sont pourtant reconnues comme étant des spécialisations de la Mauricie.

www.lenouvelliste.ca/opinions/carrefour-des-lecteurs/les-arts-la-culture-et-la-beaute-etonnants-moteurs-du-developpement-economique-pour-la-mauricie-ab181b836d80bf365a1be2fb54f8b0aa

Ouverture aux cavistes: Un projet pilote

On peut amorcer cette ouverture partielle par un petit projet pilote, inspiré du cas des camions de cuisine de rue à Montréal.

Le Gouvernement du Québec peut accorder un très petit nombre de permis aux meilleurs concepts de cavistes, c’est-à-dire aux boutiques qui offrent une valeur ajoutée et une nouveauté aux consommateurs. Exemples:

  • Boutiques de produits québécois (vins, gins, vodka, etc.)
  • Une boutique de whisky
  • Une boutique qui offre vins italiens avec des produits italiens (pâtes, fromages, etc.)
  • Une boutiques de bières internationales
  • Une boutique de mixologie (gin, rhum, vodka, etc.)

Après un an ou deux de projet pilote, on peut alors juger s’il convient d’ouvrir le marché à d’autres cavistes originaux.

La ville de Montréal avait peur que les rues de Montréal soient envahies de baraques à hot dogs et à frites malodorantes et sales. Dans un premier temps, ils ont accordé un très petit nombre de permis de camions de cuisine de rue, basé sur la qualité gastronomique et l’originalité du concept. Et ce fut un grand succès! Je propose la même chose pour l’ouverture de la distribution des vins et des alcools au Québec.

Une nouvelle étude prône la fin du monopole de la SAQ, Le Journal de Québec

Une nouvelle étude prône la fin du monopole de la SAQ

Le monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ) servirait très mal les Québécois selon une nouvelle étude de trois spécialistes indépendants qui réclament de meilleurs prix, davantage de choix et plus d’efficacité.

Dans un document étoffé de 44 pages obtenu par le Journal, le professeur en économie de l’UQAR, Frédéric Laurin, le chroniqueur en vin Yves Mailloux et l’économiste Paul Daniel Müller soutiennent que la SAQ souffre d’un manque de concurrence.

«Le système monopolistique actuel ne sert en réalité que les intérêts d’un petit nombre de parties prenantes», indique l’économiste Paul Daniel Müller.

Selon les auteurs, la démonopolisation de la SAQ permettrait notamment au gouvernement de réaliser des économies sur le coût des produits achetés et sur le coût de la distribution.

Vente de la microbrasserie Le trou du diable à une division de Molson Coors, ICI Radio-Canada.ca

Entrevue avec Frédéric Laurin, professeur en économie à l’UQTR au sujet de la vente de la microbrasserie Le trou du diable à une division de Molson Coors

Radio-Canada Mauricie Centre-du-Québec, jeudi 9 novembre 2017

Bonne ou mauvaise idée: la privatisation de la SAQ ?

https://www.facebook.com/events/193389081366075/

Le gouvernement du Québec devrait-il mettre fin au monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ) et la privatiser?

À l’aube du déclenchement de la campagne électorale, se tiendra une soirée de débat pour approfondir cette question qui refait surface périodiquement dans l’espace public.

Ils seront trois à partager leur point de vue avec Lauréanne Daneau à l’animation :
Frédéric Laurin, économiste et professeur à l’UQTR – Université du Québec à Trois-Rivières
Alex Dorval, co-fondateur et responsable des communications de la Microbrasserie Le Temps d’une Pinte
– Jonathan Couturier, maître goûteur pour Distillerie Mariana

La soirée est ouverte à tous. Le public sera invité à commenter et poser des questions aux invités.

Diversité, cohabitation sociale et développement économique

Ce Blogue économique est publié conjointement dans le journal de rue La Galère et sur ce site, dans le cadre d’une nouvelle collaboration.

Quand on m’a demandé d’écrire un billet sur l’économie et la cohabitation sociale, je me suis dit sur le coup que la science économique avait peu à dire sur ce sujet pourtant important et intéressant.

La rédaction du journal a précisé qu’elle souhaitait parler « du mieux vivre ensemble dans le respect des différences et des richesses de chacun ». Différence? Richesses? Diversité! Alors là, j’ai allumé; la diversité est une notion de la plus grande importance en développement régional (ma spécialisation), et à partir de là, une série de concepts économiques liés à cette notion ont émergé dans mon esprit. J’avais donc une chronique!

Par souci de concision, je retiens trois concepts économiques importants liés à la diversité :

1. L’innovation et la richesse des milieux;

2. La cohabitation sociale et la qualité de vie;

3. L’immigration et l’entrepreneuriat.

1.       Innovation

On sait que l’innovation est l’un des moteurs du développement économique.  Une PME, pour survivre, doit nécessairement se distinguer de ses concurrents. C’est par l’innovation qu’elle pourra trouver son élément de différenciation. Il faut voir l’innovation au sens large : créer un nouveau produit/service, ajouter de nouvelles caractéristiques originales à un produit/service déjà existant, concevoir un nouveau design, inventer une méthode de marketing novatrice, développer des technologies de production plus efficaces afin de réduire les coûts (et donc le prix), etc. C’est par cela qu’une PME génère une valeur ajoutée par rapport à la concurrence.

À la base de l’innovation, il y a l’émergence de nouvelles connaissances et d’idées. L’innovation, c’est toujours une combinaison de savoir et d’idées déjà existants.  Pour inventer un nouveau médicament, il fallait l’invention du microscope. Pour inventer le microscope, il fallait l’invention du verre, et pour inventer le verre, il fallait savoir faire du feu! De même, on peut avoir une nouvelle idée de design en visitant un musée. On peut penser à une nouvelle fonctionnalité pour un produit en observant les caractéristiques d’un tout autre produit. Par exemple, un iphone est à la base la combinaison entre un téléphone et un lecteur MP3.

Quel est le lien avec la diversité? Et bien voici : l’innovation provient d’un processus « tourbillonnaire ». Les idées se combinent les unes aux autres pour créer de nouvelles idées dans un tourbillon créatif. Or, qui diffuse les idées? Les gens! Plus il y a d’échanges et de rencontres entre des gens ayant des idées différentes, plus le milieu sera fertile à la création d’idées et d’innovation. C’est comme des blocs Légo : plus on a de pièces différentes, plus on peut être créatif.

Dans un milieu homogène, dans lequel tout le monde se ressemble, avec les mêmes idées, il y a moins de créativité. L’innovation se nourrit donc de la diversité! Il faut une confrontation enrichissante entre des gens qui proviennent d’horizons divers ayant des expériences et des façons de penser différentes, et cela génère de l’innovation.

Ce n’est pas sans raison que les services créatifs (jeux vidéo, design, publicité, graphisme, technologies de l’information, culture, etc.) tendent à se localiser dans des milieux très diversifiés. C’est là qu’ils trouvent le bouillon créatif nécessaire à leur développement.

2.       L’urbanisme

Le concept de cohabitation sociale est central en urbanisme. Pensez à un quartier ou à une rue, qu’importe la ville, que vous trouvez intéressant à fréquenter. C’est toujours un lieu de diversité. Un quartier homogène où tout est identique, c’est profondément ennuyant. L’esprit humain affiche une nette préférence pour ce qui est diversifié, que ce soit pour la consommation (un large choix de produits différents) que pour la contemplation (plusieurs œuvres différentes dans un musée, une panoplie de paysages pour les lieux de vacances, des bâtiments architecturaux différents dans une ville, etc.).

Par conséquent, la diversité est un élément de qualité de vie dans un quartier. À l’Institut de recherche sur les PME de l’UQTR, nous avons récemment réalisé une étude sur les facteurs d’attraction des étudiants universitaires de Montréal et de Québec qui nous dit que la diversité du milieu de vie est importante pour eux.

Le Québec et la Mauricie, en particulier, connaissent des pénuries importantes de main-d’œuvre et la population vieillit. Les PME ont besoin de personnel pour se développer. Or, il se trouve que la qualité de vie est l’un des critères importants pour attirer et garder des jeunes travailleurs dans une région. Un urbanisme de qualité basé sur la beauté et la diversité du milieu est donc une composante cruciale de cette qualité de vie, surtout pour des régions qui veulent se montrer attirantes.

3.       L’immigration et l’entrepreneuriat

À l’Institut de recherche sur les PME, nous travaillons aussi à comprendre les déterminants de l’entrepreneuriat dans les régions du Québec. Qu’est-ce qui fait qu’une région crée plus d’entreprises qu’une autre? Nous avons obtenu un résultat étonnant : plus il y a d’immigrants dans une région, plus son taux de création d’entreprise est fort. Voilà donc une autre facette de la cohabitation sociale qui entre en jeu : l’immigration.

Au départ, nous croyions que c’était l’effet de la région métropolitaine de Montréal, caractérisée à la fois par une forte immigration et un entrepreneuriat très élevé. Mais même en retirant Montréal de l’analyse statistique, on obtient le même résultat : l’immigration est un facteur d’entrepreneuriat.

Pourquoi? Nous n’en sommes pas sûrs. Mais nous avons quelques pistes de réflexion. Tout d’abord, l’action d’immigrer est en soi un acte entrepreneurial. Tout quitter (famille et amis, travail, résidence) pour aller tenter sa chance dans un autre pays est une décision très risquée qui implique de nombreuses démarches et beaucoup d’efforts. Ce sont là des caractéristiques que les entrepreneurs partagent : prise de risque, travail, débrouillardise, gestion de l’incertitude, etc. Les immigrants auraient donc à la base des prédispositions personnelles favorables pour devenir entrepreneur.

Autre piste de réflexion. Nous avons expliqué que l’innovation se nourrissait de diversité. Pour créer une entreprise, il faut se distinguer, donc innover. Or, les immigrants apportent avec eux de nouvelles idées et d’autres façons de penser qui peuvent mener à des créations d’entreprise dans le nouveau pays, ou encore inspirer des entrepreneurs locaux.

Le développement économique

En conclusion, innovation, attraction de la main-d’œuvre, entrepreneuriat : voilà trois composantes du développement économique d’une région. C’est ainsi que la cohabitation sociale et la diversité contribuent à l’économie d’un milieu.