Budget Canada 2024

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Budget Québec 2024

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Budget Canada 2023

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Québec l’écureuil, Ottawa la cigale

Crise de la Covid-19 oblige, les gouvernements déversent des milliards de dollars en mesures extraordinaires: 27 milliards $ pour le fédéral, et 2,5 milliards $ pour le provincial.

On espère cependant que les gouvernements auront les poches suffisamment profondes pour supporter ces gargantuesques montants.

Comme je l’expliquais dans un précédent Blogue économique, cette crise économique en est une de liquidités. Avec l’arrêt des activités économiques, des milliers de travailleurs et d’entreprises ont perdu des revenus et n’arrivent pas à payer leurs dépenses courantes.

C’est pourquoi les gouvernements ont mis en place des programmes spéciaux, tant au fédéral qu’au provincial, afin de soutenir les individus et les PME pendant cette période de confinement, leur permettant de survivre financièrement.

Mais les gouvernements pourront-ils absorber à eux seuls l’incroyable choc économique de cette crise?

Pour analyser la situation, il faut d’abord comprendre la dynamique très révélatrice des déficits budgétaires.

Croissance économique = surplus

Depuis 2016, le Canada et le Québec connaissaient une forte croissance économique, avec une diminution historique des taux de chômage.

Situation économique avant la crise

Normalement, cette situation génère automatiquement des surplus budgétaires. Pourquoi?  C’est très simple.

D’abord, les dépenses publiques diminuent automatiquement en temps de croissance. Il y a moins de chômeurs, donc moins de dépenses en assurance-emploi, moins de pauvreté (les gens ont plus de revenus, ils retrouvent des contrats et des emplois), donc moins de dépenses sociales, etc.

Ensuite, les revenus des gouvernements augmentent automatiquement en temps de croissance. Comme les individus et les entreprises ont plus de revenus, il y a une augmentation des recettes d’impôts pour le gouvernement. Et avec davantage de revenus, les gens consomment plus, ce qui donne une augmentation des recettes de taxes (TPS, TVQ, etc.).

Donc, avec des dépenses à la baisse et recettes à la hausse, on devrait se diriger automatiquement vers un surplus budgétaire (Recettes > Dépenses). Cela n’a rien à voir avec la qualité de la gestion budgétaire du gouvernement. C’est tout simplement le résultat de la très bonne conjoncture économique.

C’est le cas à Québec, le gouvernement Legault s’étant retrouvé avec une belle cagnotte budgétaire. Il dispose donc de marges de manœuvre financières importantes pour affronter la crise.

Dans le graphique ci-dessous, on voit l’évolution des déficits publics. La Grande crise de 2009 a projeté tous les pays occidentaux dans le rouge. Puis la croissance économique est graduellement revenue,  et on voit alors le déficit se réduire constamment, pour ensuite se transformer en surplus dès 2014-2015.

En conséquence, la dette publique du Québec s’est stabilisée autour de 2017-2018.

C’est la recette magique d’une saine gestion budgétaire: en temps de crise, le gouvernement doit s’assurer de relancer l’économie, en multipliant les investissements et les dépenses. L’endettement augmente. Et quand la croissance économique revient, il en profite pour rembourser la précédente dette encourue avec les surplus générés.

Mais au fédéral, le gouvernement Trudeau multiplie les déficits depuis 2015, alors que la forte croissance économique aurait dû apporter des surplus. Conséquence : une augmentation importante de la dette publique du Canada.

Trudeau avait d’abord promis de « petits déficits ». Cela peut se justifier si l’entièreté de ce déficit est consacré essentiellement à des investissements long terme (éducation, innovation et recherche, infrastructures, transport en commun, transformation industrielle et environnementales, développement socio-économique, etc.). J’étais d’ailleurs d’accord avec cette stratégie en 2015, dans mon analyse économique des plateformes électorales.

Mais le gouvernement a plutôt accumulé de « gros » déficits. Plutôt que 10 milliards $, le graphique ci-dessus montre que, depuis 2016, les déficits sont de l’ordre de 16,8 à 23,1 milliards (à l’exception de 2018). Vous comprendrez qu’il faut avoir le pied très lourd sur la pédale des dépenses publiques pour faire de tels niveaux de déficit en temps de croissance économique!

A l’analyse des budgets de M. Morneau, je suis loin d’être certain que l’entièreté des déficits est consacrée uniquement à des investissements productifs. Ainsi, l’endettement se poursuit, et tout cela risque maintenant d’exploser avec les dépenses nécessaires pour lutter contre la crise de la Covid-19.

Vers une crise des finances publiques?

Car si la croissance économique apporte des surplus budgétaires, un grave ralentissement économique, tel celui que l’on vit actuellement, risque, à l’inverse, de créer une situation financière difficile pour les gouvernements.

Avec des milliers d’individus et d’entreprises subissant des baisses de revenus, on s’attend à une forte diminution des recettes d’impôts pour le gouvernement, ainsi que des recettes de taxes. Avec la hausse vertigineuse du taux de chômage, on aura aussi une forte augmentation des prestations d’assurance-emploi, ainsi que des dépenses sociales.

A tout cela s’ajoute les mesures économiques extraordinaires que les gouvernements ont mises en œuvre.

Les deux niveaux de gouvernements se dirigent vers de sérieux déficits budgétaires!

C’est un gros revirement de situation à Québec. Sauf que la Belle province, grâce à une gestion plus pragmatique du budget en période de vaches grasses, dispose des marges de manœuvre suffisantes pour absorber ce déficit.

Au fédéral, le gouvernement Trudeau s’est plutôt montré, disons, moins clairvoyant… Il aurait été peut-être plus sage de prévoir des surplus budgétaires dans les deux dernières années, alors que la conjoncture le permettait, afin de se donner les moyens financiers nécessaires pour affronter une éventuelle  tempête économique.

Pas de panique!

Ceci dit, le Canada a les moyens de ses ambitions budgétaires. L’endettement du gouvernement du Canada  se maintient à 30% en en pourcentage du PIB, malgré l’accumulation des déficits. Autrement dit, nous disposons de la richesse nécessaire (le PIB) pour payer nos dettes.

Et les taux d’intérêts n’ont jamais été aussi bas que maintenant. Le taux directeur de la Banque du Canada est descendu à 0.25%. Les gouvernements peuvent financer leurs déficits à un coût vraiment minime.

Conclusion : les deux niveaux de gouvernement ont tous les moyens financiers nécessaires pour répondre à la crise de la Covid-19. Cela va certes coûter très cher, avec une hausse de l’endettement public, mais les gouvernements peuvent le faire.

Ça va bien aller!

...

 

 

 

 

 

Complément d’information : La recette magique d’une saine gestion budgétaire 

Qu’est-ce qu’un solde budgétaire? C’est tout simplement la différence entre les revenus et les dépenses du gouvernement.  

  • Si positif (Recettes > Dépenses), on parle d’un surplus budgétaire
  • Si négatif (Recettes < Dépenses), on parle d’un déficit budgétaire
  • Si nul (Recettes = Dépenses), on est au « déficit zéro »

Lorsqu’un gouvernement dégage un déficit budgétaire, il faut alors qu’il emprunte de l’argent sur les marchés financiers pour lui permettre de dépenser plus que ce qu’il reçoit en revenus. La dette publique augmente.  

Au contraire, s’il fait un surplus budgétaire, il a de la marge de manœuvre pour soit pour investir ce surplus dans des investissements long terme (éducation, innovation, infrastructures, etc.), soit pour rembourser une partie de sa dette. La dette publique diminue alors.  

C’est la recette magique d’une saine gestion budgétaire : en temps de crise, le gouvernement doit s’assurer de relancer l’économie, en multipliant les investissements et les dépenses. L’endettement augmente. Et quand la croissance économique revient, il en profite pour rembourser la précédente dette encourue avec les surplus générés.

Covid-19 : Tableau complet des mesures d’aide économiques

Covid-19 : Tableau complet des mesures d’aide économiques (mise à jour)

Mise à jour (vendredi 24 avril 2020)

Résumé des mesures économiques in.dites des Gouvernements du Québec et du Canada contre la crise économique de la Covid-19.

Dans un récent Blogue économique, j’expliquais en quoi la crise actuelle ne ressemble en rien à une récession « normale ».  A la fois plus grave et plus aigüe qu’une crise économique standard, c’est une essentiellement une crise de liquidités

Elle appelle donc des mesures gouvernementales bien différentes, qui nous touchent toutes et tous, individus et entreprises.

Voici un résumé le tableau suivant de toutes les mesures gouvernementales, mise à jour au 2 avril 2020.

Note: toutes les mesures du gouvernement canadien sont précisées ici.

Mesures pour les individus

Allocations spéciales pour les gens qui restent à la maison, qui n’ont pas le droit à une assurance-emploi.  Rester en confinement chez soi signifie pour des milliers de personnes des pertes de revenus. Pour soutenir ces gens, afin qu’ils puissent avoir les liquidités nécessaires pour payer leurs factures et subvenir à leurs besoins.

Canada. Nouvelle prestation canadienne d’urgence (PCU). Prestation imposable de 2 000 $ par mois (500$ par semaine) pendant quatre mois au maximum. Tous les détails ici. S’adresse aux salariés, travailleurs contractuels et travailleurs autonomes qui ne seraient autrement pas admissibles à l’assurance-emploi. Pour  les personnes:

  • qui ont perdu leur emploi en raison de la COVID-19;
  • dont les heures de travail ont été réduites à zéro (travailleurs qui ont toujours un emploi, mais qui ne reçoivent aucun revenu en raison d’interruptions du travail causées par la COVID-19);
  • malade ou en quarantaine en raison de la COVID-19;
  • qui doivent s’absenter pour prendre soin d’autres personnes, parce qu’elles sont en quarantaine ou malades à cause de la COVID-19;
  • qui doivent s’absenter pour s’occuper d’enfants ou d’autres personnes à charge dont l’établissement de soins est fermé en raison de la COVID-19.

Admissibilité

  • de 15 ans ou plus qui résident au Canada;
  • qui ont arrêté de travailler en raison de la COVID-19 ou
  • qui sont admissibles aux prestations régulières ou de maladie de l’assurance-emploi;
  • ne pas avoir quitté volontairement son emploi;
  • qui ont gagné un revenu d’au moins 5 000 $ en 2019 ou dans les 12 mois précédant la date de leur demande.

Élargissement de l’admissibilité depuis le 15 avril :

  • Les personnes peuvent gagner jusqu’à 1 000 $ par mois pendant qu’ils reçoivent la PCU;
  • Extension aux travailleurs saisonniers ayant épuisé leur droit aux prestations régulières de l’assurance-emploi et qui ne peuvent travailler en raison de la COVID 19;
  • Travailleurs qui ont récemment épuisé leur droit aux prestations régulières de l’assurance-emploi et qui ne sont pas en mesure de trouver un emploi ou de retourner au travail en raison de la COVID-19;
  • permettre aux artistes de recevoir des redevances pour des œuvres sujettes au droit d’auteur produites avant le 1ermars pendant qu’ils reçoivent la PCU.

Si vous cherchez un emploi, mais que vous n’avez pas cessé de travailler à cause de la COVID-19, vous n’êtes pas admissible à la Prestation. 

Le revenu d’au moins 5000 $ peut provenir d’une seule ou de plusieurs de ces sources : revenu d’emploi, revenu de travail indépendant, prestations de congé de maternité ou de congé parental du régime d’assurance-emploi ou des prestations similaires versées au Québec dans le cadre du Régime québécois d’assurance parentale. 


Québec. Programme d’aide temporaire aux travailleurs (PATT COVID-19). PROGRAMME TERMINÉ.


Québec. Programme incitatif pour la rétention des travailleurs essentiels (PIRTE), qui offrira une prestation de 100 $ par semaine pour les salariés à faible revenu travaillant à temps plein ou à temps partiel dans les services essentiels. Cette compensation fera en sorte que les travailleurs à temps plein recevront un salaire supérieur à ce que leur procurerait la prestation canadienne d’urgence.


Canada. Baisse d’impôts. Baisse d’impôt immédiate d’au moins 580$ pour tout contribuable qui remplit une déclaration de revenu.


Québec et Canada. Report impôts. Report du paiement des impôts provincial et fédéral au 31 août. Pour plusieurs personnes, il s’agit de très gros montants d’argent qu’elles pourront utiliser à court terme comme liquidités.  + Date d’échéance de production des déclarations de revenus des particuliers repoussée au 1er juin 2020.


Canada. Hypothèques.

  • Souplesse pour le remboursement des hypothèques garanties par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL)
  • Les banques canadiennes se sont engagées à collaborer avec leurs clients, selon le principe du cas par cas, pour trouver des solutions.
  • Les assureurs hypothécaires du Canada s’engagent à fournir aux propriétaires des solutions.

Canada. Crédits et subvention. Bonification de programmes et de crédits d’impôt pour les particuliers, notamment :


Canada. Les Canadiens mis en quarantaine peuvent demander des prestations de maladie de l’assurance-emploi.


Canada. Pour les étudiants. Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUE). Montant de 1 250 $ par mois aux étudiants admissibles ou 1 750 $ pour ceux aillant des personnes à charge ou un handicap.

  • Pour ceux qui ne sont pas admissibles à la Prestation canadienne d’urgence ou à l’assurance‑emploi, ou encore qui ne sont pas en mesure de travailler en raison de la COVID‑19;
  • disponible du mois de mai jusqu’au mois d’août 2020.

Canada. Pour les étudiants.

  • Financement de 116 000 emplois et stages cet été et au cours des prochains mois, au sein d’entreprises et organisations, afin d’aider les étudiants à trouver un emploi et à acquérir des compétences précieuses;
  • Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, qui aidera les étudiants à acquérir de l’expérience et des compétences précieuses en prêtant main‑forte à leur communauté durant la pandémie de COVID‑19. Jusqu’à 5 000 $ pour leurs études à l’automne.

Québec et Canada. Prêts et bourses étudiants.

  • Québec et Canada. Moratoire de 6 mois sur le remboursement des prêts étudiants
  • Canada. Doubler les Bourses d’études canadiennes pour tous les étudiants admissibles en 2020-2021, jusqu’à un montant de 6 000 $ pour ceux qui étudient à temps plein et jusqu’à 3 600 $ pour ceux qui étudient à temps partiel;
  • Canada. Élargir l’admissibilité à l’aide financière pour les étudiants en éliminant les contributions attendues des étudiants et des conjoints d’étudiants en 2020-2021;
  • Canada. Augmenter le montant hebdomadaire maximal pouvant être fourni à un étudiant en 2020-2021 de 210 $ à 350 $.

Canada. Retraites. Réduction de 25 % du retrait minimal exigé des fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) pour 2020.


Mesures pour les entreprises et OSBL

Canada. Subvention salariale d’urgence du Canada. Couvre 75% des salaires des entreprises admissibles, jusqu’à concurrence de 847 $ par semaine par employé, pour une période pouvant aller jusqu’à 3 mois, rétroactif du 15 mars 2020. Une mesure de 71 milliards $ !

Admissibilité

  • Avoir subi une diminution dans leurs revenus bruts d’au moins 15 % en mars et de 30 % en avril et en mai;
  • Les employeurs de toutes tailles et de tous les secteurs seraient éligibles, incluant les organismes sans but lucratif et les organismes de bienfaisance enregistrés, mais à l’exception des entités du secteur public;
  • Les restaurants et les bars pourront aussi profiter de ce programme.

Détails

  • La part restante de 25% des salaires est à la charge des entreprises;
  • Basé sur combien les employés gagnaient par semaine avant le 15 mars;
  • L’Agence du revenu transférera par dépôt direct ou par chèque 75 % du salaire hebdomadaire;
  • jusqu’à un maximum de 847 $ par employé, somme qui doit être remis aux employés;
  • La subvention salariale doit servir à payer des salaires, et rien d’autre;
  • Rétroactif du 15 mars 2020;
  • En vigueur jusqu’au 6 juin 2020.

Cette subvention salariale vise à prévenir d’autres pertes d’emplois, à encourager les employeurs à réembaucher les travailleurs qu’ils ont dû mettre à pied à cause de la COVID-19, à maintenir un lien d’emploi avec eux et à aider les entreprises canadiennes et d’autres employeurs à mieux se positionner pour reprendre plus facilement leurs activités régulières après la crise. C’est aussi un moyen de verser plus rapidement des liquidités aux travailleurs sans emploi sans passer par le système bureaucratique du gouvernement. Plus d’information sur cette mesure.


Québec. Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE). L’aide financière, d’un montant minimal de 50 000 $, est attribuée sous forme de garantie de prêt, mais peut aussi prendre la forme d’un prêt, pour soutenir leur fonds de roulement afin qu’elles puissent poursuivre leurs activités. Les entreprises admissibles, incluant les coopératives, les OSBL et les entreprises d’économie sociale réalisant des activités commerciales, peuvent bénéficier d’un appui financier permettant de pallier le manque de liquidités lié à la COVID-19 en raison :

  • d’un problème d’approvisionnement en matières premières ou en produits (biens ou services);
  • d’une impossibilité ou d’une réduction substantielle de la capacité de livrer des produits (biens ou services) ou des marchandises.

Québec. Aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises. Pour soutenir les PME qui éprouvent des difficultés financières en raison de la COVID-19 et qui ont besoin de liquidités d’un montant inférieur à 50 000 $ pour leur fonds de roulement. Pour les PME de tous les secteurs d’activité, y compris les coopératives, les organismes sans but lucratif et les entreprises d’économie sociale réalisant des activités commerciales.


Québec.  Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME). Subventions pour aider les entreprises à couvrir les coûts des activités de formation ainsi que pour l’organisation du travail. Remboursement de  100 % des dépenses admissibles, jusqu’à concurrence de 100 000 dollars.

  • Les formations admissibles peuvent, entre autres, viser les compétences numériques relatives au télétravail, les bonnes pratiques liées aux enjeux sanitaires, la communication organisationnelle et l’amélioration du savoir-faire;
  • En vigueur maintenant et prendra fin le 30 septembre 2020;
  • Entreprises et organismes admissibles : entreprises ayant des salariés, les organismes sans but lucratif, les organismes communautaires et les entreprises d’économie sociale.

Québec et Canada. Programmes de crédits et Financement de transition. Assurer les liquidités des entreprises par des prêts spéciaux d’Investissement-Québec, la Banque de développement du Canada (BDC) et Export Développement Canada (EDC). Certains de ces prêts pourraient être convertis en subvention au Québec.

  • Québec et Canada. Garanties de prêt pour les PME
  • Canada. Crédits à l’exploitation et des prêts à terme sur capacité d’autofinancement;
  • Canada. Programme de prêts conjoints avec des banques commerciales pour les PME
  • Québec. Mesures d’assouplissement aux modalités de prêts déjà consentis par Investissement Québec;
  • Québec. Moratoire de six mois pour le remboursement (capital et intérêts) des prêts déjà accordés par l’entremise des fonds locaux d’investissement (FLI).

Canada. Nouveau Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes. Prêts sans intérêt pouvant atteindre 40 000 $ aux petites entreprises et aux organismes à but non lucratif afin de les aider à couvrir leurs coûts d’exploitation pendant une période où leurs revenus ont été temporairement réduits. Un montant de 10 000 $ pourrait être non remboursable, si certaines conditions sont remplies. Admissibilité : avoir versé de 20 000 $ à 1,5 million $ en salaires au total en 2019.


Canada. Loyers. Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial (AUCLC). Prêts et/ou des prêts à remboursement conditionnel, à des propriétaires d’immeubles commerciaux. En retour, ceux-ci abaisseront ou annuleront le loyer d’avril (de manière rétroactive), de mai et de juin des petites entreprises qui sont leurs locataires.


Canada. Banques commerciales. Négociation avec les banques commerciales pour qu’elles soutiennent les PME, et qu’elles soient plus souples dans le remboursement des prêts pendant la crise.


Québec et Canada. Impôts. Report du paiement des impôts provincial (1er septembre) et fédéral (31 août). Pour les entreprises, il s’agit de très gros montants d’argent qu’ils pourront utiliser à court terme comme liquidités.


Québec et Canada. Report des versements de la TPS, TVQ et des droits de douane.

  • Report jusqu’au 30 juin les versements de la taxe sur les produits et services/taxe de vente harmonisée (TPS/TVH), ainsi que les droits de douane à l’importation exigibles;
  • Report des versements de la taxe de vente (TVQ) jusqu’au 30 juin 2020;
  • Québec. Report de paiement des droits annuels d’immatriculation au Registraire des entreprises jusqu’au 1er septembre prochain.

Canada. Subvention salariale temporaire de 10% Permettra aux employeurs admissibles de réduire le montant des retenues à la source à remettre à l’Agence du revenu du Canada. Employeurs admissibles :

  • particulier (excluant fiducie)
  • société de personnes
  • organisme sans but lucratif
  • organisme de bienfaisance enregistré; ou
  • société privée sous contrôle canadien admissible à la déduction accordée aux petites entreprises;
  • avez un numéro d’entreprise et un compte du programme de retenues à la source existant auprès de l’ARC le 18 mars 2020; et
  • payez un salaire, des traitements, des primes ou toute autre rémunération à un employé admissible.

Canada. Prolongation de la durée maximale du programme de Travail partagé, qui passe de 38 semaines à 76 semaines. Le programme de Travail partagé est offert aux travailleurs qui acceptent de réduire leurs heures de travail normales en raison de nouvelles circonstances indépendantes de la volonté de leurs employeurs touchés par la COVID-19.


Canada. Hypothèques. Programme d’achat de prêts hypothécaires assurés (PAPHA). Le gouvernement fédéral achète des  blocs de prêts hypothécaires assurés par l’entremise de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, afin de stabiliser la capacité des banques commerciales à soutenir les hypothèques.


Canada. Entreprises novatrice en démarrage. Aide de 250 millions de dollars aux entreprises novatrices qui sont en démarrage et qui n’ont pas accès aux mesures de soutien actuelles de la COVID-19 destinées aux entreprises.  


Canada. Emplois étudiants. Modification temporaire du programme Emplois d’été Canada. Permettra aux employeurs de:

  • recevoir une subvention salariale accrue, de sorte que les employeurs des secteurs privé et public puissent également recevoir jusqu’à 100 pour cent du salaire horaire minimum provincial ou territorial pour chaque employé;
  • prolonger la date de fin d’emploi pour le 28 février 2021;
  • adapter leurs projets et activités professionnelles;
  • embaucher du personnel à temps partiel.

Canada. Emplois étudiants. Programme de stages pratiques pour étudiants.

Effets économiques du confinement Covid-19

Envoye à maison? Envoye les liquidités!

Mise à jour du jeudi 26 mars 2020

Résumé des mesures économiques des Gouvernements du Québec et du Canada contre la crise économique de la Covid-19 et explications.

Tant qu’à rester tous confinés à la maison, pourquoi ne pas saisir cette occasion pour mieux comprendre l’économie? Je profite donc de notre confinement collectif pour vous offrir dans les prochains jours quelques nouveaux billets sur mon Blogue économique pour faire le point sur la situation, en profitant de ces textes pour vulgariser et expliquer des principes économiques généraux avec des exemples simples et concrets.

  • Prochain blogue : les gouvernements ont-ils les marges de manœuvre financières nécessaires pour lutter contre la crise du Covid-19?

Dans mon précédent Blogue économique, j’ai détaillé les conséquences économiques de la crise de la Covid-19. J’expliquais en quoi la crise actuelle ne ressemble en rien à une récession « normale ».  A la fois plus grave et plus aigüe qu’une crise économique standard, c’est une essentiellement une crise de liquidités

Elle appelle donc des mesures gouvernementales bien différentes, qui nous touchent toutes et tous, individus et entreprises. Tous les détails dans ce billet de blogue.

« Envoye à maison » !

Habituellement, l’objectif du gouvernement en temps de crise économique est de relancer la consommation des individus et les investissements des entreprises. On souhaite que les entreprises embauchent, que les chômeurs trouvent un travail et que les consommateurs reprennent leurs dépenses. On veut « re-booster » l’économie.

Mais, dans la crise de la Covid-19, le gouvernement demande exactement le contraire : restez à la maison! Le Québec est « sur pause » économiquement. C’est une obligation sanitaire.

Cet isolement social force les commerces et les restaurants à fermer leurs portes. Les entreprises tournent au ralenti. Tout cela affecte leurs sous-traitants et fournisseurs, qui, à leur tour, réduisent leurs commandes chez leurs propres sous-traitants/fournisseurs, et ainsi de suite. De même, les individus ont moins de revenus, et ils coupent dans leurs achats, ce qui affecte les entreprises, puis leurs sous-traitants/fournisseurs, et ainsi de suite. C’est un cercle vicieux.

Ce confinement qui nous est imposé est exactement le contraire d’une stratégie de relance de l’économie.

Avec ce ralentissement des affaires, les entreprises perdent des revenus et elles risquent donc de ne pas avoir suffisamment de liquidités, c’est-à-dire suffisamment d’argent pour pouvoir payer leurs employés et leurs sous-traitants/fournisseurs. Résultats : des milliers d’entreprises risquent de faire faillite.

Aussi, des millions de personnes se retrouvent avec moins de revenus et les mises à pied se succèdent. Tous ces gens risquent aussi de manquer de liquidités, c’est-à-dire ne pas avoir suffisamment d’argent pour payer leurs factures, leur loyer, leur hypothèque. Cela les fragilise financièrement.

La crise de la Covid-19 en est une de liquidités

Effets économiques du confinement Covid-19

 « Envoye les liquidités » !

Alors, comment lutter contre cette crise très particulière? En garantissant des liquidités aux entreprises et aux individus. Les deux niveaux de gouvernement (Québec et Ottawa) ont mis en œuvre des mesures économiques draconiennes en ce sens. Le tableau ci-dessous résume tout.

 

Pour les individus

 

Allocations spéciales pour les gens qui restent à la maison, qui n’ont pas le droit à une assurance-emploi.  Rester en confinement chez soi signifie pour des milliers de personnes des pertes de revenus. Pour soutenir ces gens, afin qu’ils puissent avoir les liquidités nécessaires pour payer leurs factures et subvenir à leurs besoins. C’est aussi une façon de convaincre financièrement les gens de rester à la maison et qui autrement seraient réfractaires aux mesures de confinement, justement par crainte de manque de liquidités. Voici les trois principales :

  1. Québec. Programme d’aide temporaire aux travailleurs (PATT COVID-19): Aide financière pour répondre aux besoins des travailleurs qui, en raison d’un isolement, ne peuvent gagner en totalité leur revenu de travail et qui ne sont pas admissibles à un autre programme d’aide financière ou une assurance privée. 573 $ par semaine, pour une période de 14 jours d’isolement, jusqu’à un maximum de 28 jours. Pour les gens qui :
      • ont contracté le virus ou présentent des symptômes;
      • ont été en contact avec une personne infectée; reviennent de l’étranger.
  1. Canada. Nouvelle prestation canadienne d’urgence. Prestation imposable de 2 000 $ par mois pendant quatre mois au maximum, pour :
  • les travailleurs qui doivent cesser de travailler en raison de la COVID‑19 et qui n’ont pas accès à un congé payé ou à une autre forme de soutien du revenu;
  • les travailleurs qui sont malades, qui sont mis en quarantaine ou qui prennent soin d’une personne malade atteinte de la COVID‑19;
  • les parents travailleurs qui doivent rester à la maison sans salaire pour s’occuper d’enfants qui sont malades ou qui ont besoin de soins supplémentaires en raison des fermetures d’écoles et de garderies;
  • les travailleurs qui ont encore leur emploi, mais qui ne sont pas payés parce qu’il n’y a pas suffisamment de travail en ce moment et que leur employeur leur a demandé de ne pas venir travailler;
  • salariés et travailleurs autonomes, y compris les travailleurs à contrat, qui ne seraient pas admissibles par ailleurs à l’assurance-emploi.

La Prestation canadienne d’urgence sera accessible par l’intermédiaire d’un portail Web sécurisé du gouvernement fédéral dès le début du mois d’avril. Pour faire une demande, une ligne téléphonique automatisée et un numéro sans frais seront également mis à la disposition des demandeurs. Tous les détails ici.

Canada. Baisse d’impôts. Baisse d’impôt immédiate d’au moins 580$ pour tout contribuable qui remplit une déclaration de revenu.

Québec et Canada. Report du paiement des impôts. Report du paiement des impôts provincial et fédéral au 31 août. Pour plusieurs personnes, il s’agit de très gros montants d’argent qu’elles pourront utiliser à court terme comme liquidités.

Canada. Hypothèque. Souplesse pour le remboursement des hypothèques garanties par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL)

Québec et Canada. Moratoire de 6 mois sur le remboursement des prêts étudiants

Canada. Crédits et subvention. Bonification de programmes et de crédits d’impôt pour les particuliers, notamment :

 

Pour les entreprises

 

Québec et Canada. Financement de transition. Assurer les liquidités des entreprises par des prêts spéciaux d’Investissement-Québec, la Banque de développement du Canada (BDC) et Export Développement Canada (EDC). Certains de ces prêts pourraient être convertis en subvention au Québec.

Canada. Banques commerciales. Négociation avec les banques commerciales pour qu’elles soutiennent les PME, et qu’elles soient plus souples dans le remboursement des prêts pendant la crise

Québec et Canada. Impôts. Report du paiement des impôts provincial et fédéral au 31 août. Pour les entreprises, il s’agit de très gros montants d’argent qu’ils pourront utiliser à court terme comme liquidités.

Canada. Subvention salariale de 10% pour inciter les entreprises à garder leurs employés pendant la crise.

 

Tous les détails concernant les mesures fédérales se trouvent ici.

Il y a aussi ce résumé complet et très bien fait du Journal de Montréal, le Petit guide pour les nouveaux chômeurs.

J’ajoute aussi que le Gouvernent du Québec a décidé d’accélérer ses projets d’infrastructure, afin d’injecter dans l’économie des investissements publics en remplacement aux investissements privés en berne des entreprises, et ainsi soutenir l’économie.

La bonne nouvelle

La bonne nouvelle, c’est que l’on sait que la crise est temporaire, le temps « d’aplanir la courbe » du nombre de contamination à la Covid-19. A la fin de cette période de confinement, les gens seront très heureux de pouvoir enfin sortir et magasiner; on risque donc de voir un boom de consommation Les entreprises quant à elles voudront reprendre leurs investissements. D'une certaine façon, l’économie va se relancer par elle-même dans ces conditions quand la fin de la pandémie sera décrétée.

C’est tout le contraire dans une récession normale. Plus l’économie va mal, plus les agents économiques ont un moral en baisse, plus les entreprises diminuent leurs investissements et plus les consommateurs coupent dans leurs achats, donc plus l’économie va mal, et ainsi de suite. Et cela peut s’aggraver ainsi pendant des années.

Mais en attendant la fin de la pandémie, il faut soutenir les individus et les entreprises pendant cette période de crise, par compassion évidemment, mais aussi pour limiter les faillites afin de s’assurer que l’économie de s’écroule pas davantage dans un cercle vicieux qui s’empirerait constamment.

Complément: Pour mieux comprendre les politiques de relance des gouvernements

Quelles politiques en temps de crises « normales »?

Habituellement, les récessions découlent d’un événement grave et négatif qui touche un secteur de l’économie. Les entreprises touchées coupent alors dans leurs productions et leurs investissements, et font des mises à pied. Ce choc initial se propage ensuite à l’ensemble de l’économie, par un mécanisme que j’avais expliqué dans mon dernier blogue.

Mais il encore pire : les « anticipations négatives ». La crise initiale, avec son lot de mauvaises nouvelles, finit par attaquer le moral des agents économiques : le moral des consommateurs qui prendront peur, et le moral des entreprises qui décideront de mettre sur la glace leurs projets d’investissement. Autrement dit, consommateurs et entreprises préfèrent mettre de l’argent de côté pour se constituer un « coussin de sécurité » dans une telle période d’incertitude et de mauvaises nouvelles plutôt que de dépenser dans l’économie.

C’est un cercle vicieux. Plus les entreprises et les consommateurs retardent leurs dépenses, plus l’économie ralentit, plus ils forment des « anticipations négatives », plus ils ont peur, et donc le moral tombe encore plus… Plus ça va mal, plus ça va mal!

Ce n’est pas facile de briser le cercle vicieux des anticipations négatives, et ça peut durer des années. Ça prend des bonnes nouvelles pour que les gens cessent d’avoir des anticipations négatives. C’est de la psychologie… Par exemple, la Grande Crise de 2008 a perduré presque 8 ans!

L’objectif du gouvernement est alors d’essayer de relancer l’économie, en convainquant les consommateurs et les entreprises de reprendre leurs dépenses, et de ramener la confiance et redresser le moral des agents économiques.

L’exemple typique, c’est la mise en œuvre de grands travaux d’infrastructures. Mettons la construction d’un train rapide entre Montréal et Windsor, un projet d’environ 4 milliards $ qui risque de durer de 5 à 7 ans. Cela fait travailler toute une série d’entreprises qui se mettront à réinvestir et réembaucher. Ces réinvestissements ont un impact sur leurs sous-traitants et fournisseurs, qui eux-mêmes passeront de nouvelles commandes à leurs propres sous-traitants et fournisseurs, et ainsi de suite. Ces réembauches assureraient un salaire pour des chômeurs, tout en améliorant les perspectives de revenus pour les personnes déjà employées, et ces gens retrouveront la confiance de consommer davantage. Résultat : les commerces et les restaurants auront plus de revenus, ce qui soutient leurs sous-traitants et fournisseurs, qui à leur tour… et ainsi de suite! C’est pour cela que le Premier ministre, M. François Legault, souhaite accélérer les dépenses du Québec en infrastructure.

Graduellement, l’investissement initial du gouvernement se propagera à l’ensemble de l’économie. Cela devient un cercle vertueux.

Mais avec la Covid-19, on ne peut faire ce genre de stratégie. On veut que les gens restent à la maison… Par contre, la crise du Covid-19 n’est pas liée à des « anticipations négatives » qui minent le moral des consommateurs et des entreprises. Elle est bien réelle et effective.

Surtout, on sait qu’elle est temporaire, le temps « d’aplanir la courbe » du nombre de contamination à la Covid-19. On parle de 3 à 4 mois, peut-être cinq ou six mois, alors qu’une crise normale peut prendre plusieurs années pour se résorber.

Et à la fin de la crise, quand les gens pourront mettre fin à leur confinement, on risque d’observer un boom de consommation et une forte reprise des investissements. L’économie va se relancer par elle-même dans ces conditions.

 

 

Cercle vicieux des anticipations négatives

 

 

 

Politique de relance du gouvernement

Élections Canada 2019: Évaluation et comparaison des programmes économiques

Élections Canada 2019

Évaluation et comparaison des plateformes économiques

Frédéric Laurin, PhD en économie
Professeur en économie, École de gestion, Université du Québec à Trois-Rivières, Chercheur à l’Institut de recherche sur les PME (INRPME)

Voici une analyse des engagements électoraux en matière de développement économique des cinq grands partis politiques fédéraux.

Je donne une note sur 10 au programme de chaque parti selon la capacité de ses engagements électoraux à concrètement et efficacement améliorer la situation économique du Canada en matière de développement économique.

Aussi, je donne un smiley-147407_640 pour les propositions que j’apprécie particulièrement et un disapprove-149251_640 pour les propositions qui me semblent être de mauvaises idées.

Pour certaines mesures, j’ajoute aussi un commentaire éditorial en caractère rouge italique.

Mise en garde : cette évaluation découle d’une initiative neutre et non partisane. Elle ne présume aucunement de mes allégeances politiques ni de mon vote le 21 octobre prochain.

Note : Je me concentre uniquement sur les aspects ayant un impact sur le développement économique, correspondant à mon champ de compétence. Mais il y a d’autres thèmes extrêmement importants dont on doit tenir compte pour faire un choix éclairé aux élections.

Ma note sur 10 des plateformes économiques
 

6

 

7

 

7,5

 

7

 

7,2

Évaluation et comparaison par thème

Cliquez sur les thèmes dans l’image ci-dessous ou consultez l’analyse complète par thème.

 

 

 

 

 

Appréciation générale

(entre parenthèse, la note aux élections de 2015)

6/10

(5/10)

Surfer sur l’air du temps au Québec

Le Bloc annonce les dossiers qu’il compte défendre au parlement au nom du Québec.

Le Bloc flaire l’air du temps au Québec et promet tout ce que les Québécois veulent entendre, sachant que le parti ne pourra pas former le prochain gouvernement. Sa plateforme n’offre pas une vision économique d’ensemble. Plutôt, le Bloc annonce les dossiers qu’il compte défendre au parlement au nom du Québec.


7/10

(6,8/10)

Minimaliste

Le parti conservateur donne l’impression qu’il aurait préféré ne pas avoir eu à réaliser une plateforme…

La plateforme économique du Parti conservateur est conforme à ses principes : remettre de l’argent dans les poches des contribuables et limiter l’interventionnisme de l’État. Le problème, c’est que la plateforme est un assemblage disparate de mesurettes ayant peu d’effet structurant sur l’économie canadienne.
Il s’agit surtout d’une série de petits cadeaux visant des clientèles précises. Le PCC n’offre aucune vision cohérente et intégrée de ce qu’il souhaite pour le Canada en matière de développement économique.
Plateforme assez paresseuse dans l’ensemble. On a l’impression que le parti aurait préféré ne pas avoir eu à préparer une plateforme…

Ceci dit, les Conservateurs proposent un plan de retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans. Enfin, un peu de rigueur budgétaire après quatre ans de gestion laxiste des Libéraux! Mais en même temps, le PCC promet 49 milliards $ de dépenses, ce qui l’oblige à couper dans l’aide étrangère et à prioriser les dépenses d’infrastructures notamment. Je ne suis pas certain que c’est là la meilleure façon d’assurer une saine gestion…
A noter : les Conservateurs offrent un plan environnemental de 33 pages, qui est plus complet que celui des Libéraux! Une première dans leur cas! C’est pour cette raison que je donne aux Conservateurs une meilleure note qu’il y a quatre ans. Mais malheureusement, c’est un plan qui a 15 ans de retard, car il ne tient absolument pas compte de l’urgence climatique. L’abolition de la taxe sur le carbone est un recul gravissime, puisque c’est de loin l’outil économique le plus efficace, selon la majorité des économistes, contre la lutte contre le réchauffement.


7,5/10

(7,7/10)

Plus de la même chose

Poursuite des mêmes politiques, mais aucune mesure phare..

Le Parti libéral présente une plateforme de 93 pages, un programme beaucoup plus exhaustif et complet que celui des Conservateurs. Mais dans le détail, il n’y a rien de très excitant. Aucune grande mesure phare.
Essentiellement, on promet de continuer sur la même ligne, en ajoutant des petites mesures additionnelles. Plusieurs de ces mesures sont tout au plus « mignonnes », mais sans effet structurant. Sur ce point, ça ressemble beaucoup à la collection de mesurettes de la plateforme du Parti conservateur. Il y a aussi beaucoup d’objectifs très généraux, sans détail.
La faiblesse majeure du plan libéral, c’est la continuation des déficits qui seront, en ajoutant les promesses de campagne, encore plus importants que prévus. Alors que l’économie se porte bien, est-il vraiment nécessaire de poursuivre cette stratégie de déficits? Est-ce que tous ces déficits sont justifiés par des investissements réellement structurant à moyen terme? Quel est le plan de gestion de la dette du gouvernement?


7/10

(7,4/10)

Le bon vieux NPD

Le plan d’un parti d’opposition..

Manifestement, le NPD a abandonné l’idée d’être au pouvoir le 21 octobre prochain. Le programme est d’un flou et d’un niveau de généralité digne d’un parti d’idée qui n’a pas vocation de former un gouvernement. A travers le flot de souhaits et d’intentions, il est difficile de percevoir des mesures très concrètes et détaillées. Essentiellement, on propose « d’aider », « de soutenir », « d’encourager », « d’appuyer »… et surtout d’élaborer des « politiques pancanadiennes » sur tous les sujets (façon de dire : nous verrons les détails plus tard). Le parti n’a même pas daigné présenter un cadre financier (en date du 11 octobre).
Dans ces conditions, le NPD aurait pu au moins se montrer plus original. Or, je ne note aucune mesure particulièrement créative qui aurait méritée un de ma part…
Le NPD est retourné à son ADN naturel, avec un programme à gauche ambitieux certes, mais peu créatif et peu détaillé.


7,2/10

(6,5/10)

Un plan environnemental solide, complet, cohérent et réalisable

C’est ambitieux, mais à la hauteur de l’urgence climatique.

Sans surprise, le Parti vert présente un plan vert complet, cohérent et exhaustif. Il est évidemment très ambitieux, mais néanmoins réalisable d’un point de vue économique. Il touche vraiment tous les aspects de la transition énergétique. Comme économiste, je perçois que le Parti vert a voulu démontrer que son plan n’est pas un ramassis de vœux pieux ou de mesures utopistes. Au contraire, d’un point de vue économique, le plan se tient, et son niveau d’ambition est entièrement justifié par l’urgence climatique. L’état de la situation de la planète ne peut plus se satisfaire de demi-mesures…
Par contre, sur d’autres enjeux, le PV présente quelques mesures vraiment contre-productives sur le plan économique, telles que la « taxe robots » ou l’intention de ne plus soutenir les premiers acheteurs de maison.
Ceci dit, je note plusieurs bonnes idées dans leur programme.


 

 

Faits saillants

• Péréquation verte : modifier le régime fiscal et la péréquation pour y inclure des incitatifs concrets à lutter activement contre les changements climatiques.

• Subventions aux pétrolières. Couper les subventions aux pétrolières et aux énergies fossiles.

• Taxe « GAFA ». Imposer la TPS aux multinationales du web ainsi qu’une redevance de 3 % sur leur chiffre d’affaires au Canada.

• Pénuries de main-d’œuvre. Différentes mesures pour lutter contre les pénuries de main-d’œuvre.

• Création d’un CRTC québécois.


  • Réduction d’impôt pour les revenus inférieurs à 47 630 $
  • De nombreuses bonifications/création de crédits d’impôt variés
  • Abolition de la taxe carbone
  • Création d’un Corridor énergétique national

  • Pas d’impôt fédéral sur la première tranche de 15 000 $ de revenus en augmentant le montant personnel de base de près de 2 000 $ pour les personnes gagnant 147 000 $ ou moins par année.
  • Planter un deux milliards d’arbres au cours de la prochaine décennie
  • Incitatif à l’achat d’une première propriété : jusqu’à 10 % de remise sur le prix d’achat d’une première maison.
  • Allocation canadienne pour enfants. Bonification de 15 % pour les enfants de moins d’un an.

  • Assurance-médicaments publique et universelle. Instauration d’un régime national d’assurance-médicaments.
  • Programme pancanadien, public et universel de services de garde
  • Passer à l’électricité sans carbone net d’ici 2030 et à 100 % sans émissions d’ici 2050.
  • Augmentation de la taxation pour les plus riches
  • Frais de téléphonie cellulaire. Plafonnement des prix + Éliminer plafonds pour les données
  • Créer 500 000 logements sociaux et abordables de qualité.

  • Un plan vert complet, cohérent, exhaustif, nécessaire, réaliste et réalisable.
  • Augmentation de la fiscalité sur les grandes entreprises et les riches.
  • Éliminer les frais de scolarité.
  • Accroître la concurrence dans l’offre de services cellulaires et Internet.
  • Revenu minimum garanti. Introduire un revenu minimum garanti.
  • Limitation des frais bancaires et des taux d’intérêt sur les cartes de crédit.
  • Assurance-médicaments universelle : instauration d’un régime d’assurance-médicaments.

 

 

Points positifs et négatifs

 

 

Points positifs

  • Les mesures pour lutter contre les pénuries de main-d’œuvre, le Bloc étant le seul parti à traiter de cet enjeu majeur pour les PME.
  • Des mesures pour favoriser la relève d’entreprise dans les PME et le secteur agricole.

 

Points négatifs

  • Plutôt que d’offrir une vision d’ensemble du développement économique, le Bloc ne traite que d’enjeux qui sont dans l’air du temps au Québec.
  • La péréquation verte, qui a pour effet de « punir » les provinces productrices d’énergies fossiles, mais qui n’offre aucun plan crédible pour réduire significativement les émissions au Québec.

 


Points positifs

  • Le souci de revenir à une certaine rigueur budgétaire, après des années de déficit sous les Libéraux.

 

 

Points négatifs

  • Plan environnemental qui ne répond absolument pas à l’urgence climatique.
  • Aucune vision d’ensemble, cohérente et intégrée, du développement économique du Canada.

 


Points positifs

  • Fonds pour l’énergie propre, de 5 milliards $, qui servira à financer l’électrification des industries canadiennes.

 

Points négatifs

  • Expansion des dépenses, donnant lieu à des déficits jusqu’en 2023-2024 au minimum.

 


Points positifs

  • Le plan pour la réduction des émissions de CO2, incluant une Banque canadienne pour le climat.
  • Plan ambitieux sur le plan social (assurance-médicament, programme canadien de service de garde, logement social, extension de l’assurance-maladie, etc.).

Points négatifs

  • Le flou et le niveau de généralité du programme.
  • Les mesures concernant les frais de services cellulaires, qui risquent d’être inefficaces.

 


Points positifs

  • Un plan vert complet, cohérent, exhaustif, nécessaire, réaliste et réalisable.

Points négatifs

  • Limiter le soutien aux acheteurs d’une première maison.
  • L’imposition d’une « taxe robots ».

 


Analyse Twitter du Budget du Canada 2019

Analyse twitter du budget fédéral 2017

TRUMP et l’économie: un pont vers le passé

TRUMP et l’économie: un pont vers le passé

Quelles conséquences pour l’économie américaine, québécoise et canadienne?

TrumpUn politique visionnaire est habituellement celui qui présente un projet proposant de propulser la société vers les réalités de demain, un pont vers le futur, dans un effort d’adapter le pays aux grands changements qui modèlent le monde moderne et d’offrir une vision optimiste de l’avenir.

Donald Trump – le nouveau Président-désigné des États-Unis – propose l’exact contraire. Son programme économique est un véritable pont vers le passé.

Les mots innovation et technologies n’apparaissent pratiquement pas dans sa plateforme économique; il propose un retour aux énergies polluantes, telles que le pétrole et le charbon; il cherche à créer des emplois par le protectionnisme, en isolant les États-Unis des marchés mondiaux, plutôt que travailler à renforcer la compétitivité des entreprises américaines, la productivité, la créativité, l’innovation, la R&D, l’entrepreneuriat, l’éducation et la formation de la main-d’œuvre (tous des thèmes encore une fois pratiquement absents de son programme).

Les innovations du futur demandent des investissements dès aujourd’hui. En investissant plutôt dans les technologies du passé, Trump risque de mettre en péril l’avance technologique  américaine dans les 10 prochaines années.

Et dans l’état, les politiques économiques qu’il défend risquent de mener à une catastrophe économique pour les États-Unis, le Québec, le Canada et à la planète entière.

Petit survol de la catastrophe attendue.

  1. Incertitudes, investissements et ralentissement économique

J’ai comparé la plateforme économique de Donald Trump (https://www.donaldjtrump.com/policies/economy) avec celle d’Hillary Clinton (https://www.hillaryclinton.com/issues/). Je résume les deux programmes dans la figure ci-dessous.

plateformes-economiques-elections-us-2016

« Le Donald » offre un programme minimaliste, avec quelques grandes propositions très générales, peu de détails et beaucoup de flou.

Pour tout dire, on a l’impression qu’il a été rédigé par un étudiant de CÉGEP à trois heures du matin pour un travail de session dans un cours d’économie!

Les milieux économiques redoutent avant tout l’inconnu et l’incertitude. Ils peuvent s’opposer à une politique particulière, mais si elle est annoncée bien à l’avance, les entreprises s’adapteront en conséquence.

Les entrepreneurs, lorsqu’ils veulent mettre en œuvre un projet d’investissement, font face à des risques et des incertitudes. Est-ce que la demande sera encore présente dans le futur? Les coûts de production augmenteront-ils? Et le pétrole? Et les taux d’intérêt? La réglementation va-t-elle changer? La croissance économique sera-t-elle au rendez-vous?

Avec Trump, il est non seulement difficile de comprendre son plan économique, mais en plus, on se perd en conjoncture à savoir s’il l’appliquera ou pas!

Devant cette incertitude, les entreprises risquent de décider de reporter leurs investissements. Tout investissement représente une dépense qui fait « rouler l’économie ». Si les entreprises reportent leurs investissements, cela peut donc avoir un effet négatif sur la croissance économique américaine et mondiale.

Un ralentissement économique américain risque de tuer le peu de reprise économique que nous avions notée aux États-Unis dans les derniers mois.

Et cela risque aussi d’affecter le Canada et le Québec, car si les entreprises américaines dépensent moins, il y a des exportateurs ici qui vont en pâtir…  Comme le dit l’adage, quand les États-Unis ont le rhume, le Canada éternue…

  1. Protectionnisme

La principale politique économique de Donald Trump, c’est le protectionnisme. Retrait (ou renégociation?) de l’ALÉNA (le traité de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique), impositions de tarifs douaniers de 35 à 45% sur les produits chinois et mexicains, refus du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), etc.

En fermant les frontières, Trump pense protéger les entreprises américaines, et donc les emplois. Mais rien n’est moins sûr.

Le commerce international, c’est comme un tango. Ça se danse à deux. Si les États-Unis imposent un tarif douanier de 45% sur les produits chinois, le gouvernement chinois fera de même avec les produits américains.

Pour les consommateurs américains, cela représente une hausse de prix de 45% sur tout ce qui provient de la Chine. Le magasin à 1$, qui vend essentiellement des bébelles fabriquées en Chine, va devenir un magasin à 1,45$! C’est une perte de pouvoir d’achat pour le consommateur.

Pour les entreprises américaines, la Chine est un marché de 1,8 milliards de personnes, avec une croissance économique de 7% annuellement. C’est une destination incontournable pour les entreprises américaines. Les représailles chinoises risquent d’affecter gravement toutes les entreprises américaines qui exportent dans ce pays, mettant en péril des milliers d’emplois.

Mais ce n’est pas tout! Les entreprises américaines importent de la Chine toutes sortes de composantes, de machineries spécialisées, de ressources et d’intrant. Mais avec une taxe de 45% sur les importations chinoises, cela signifie une hausse de coûts d’approvisionnement pour ces entreprises.  Elles deviendront alors moins compétitives, ce qui – ironiquement – risque de diminuer leur capacité à exporter.

Et qui paiera la note? Soit les consommateurs avec des hausses de prix, soit les emplois lorsque les entreprises voudront compenser la hausse de coûts en réduisant la masse salariale.

Et – deuxième ironie – qui sont les travailleurs américains risquant d’être le plus affectés? Les travailleurs ayant un faible niveau d’éducation, précisément ceux qui ont voté pour Trump!

Les États-Unis sont de loin le principal partenaire commercial du Canada. Près de 70% des exportations des entreprises québécoises se dirigent vers notre voisin du Sud. Ce protectionnisme Trumpesque et la remise en question du traité ALÉNA risquent de mettre en péril le marché de plusieurs milliers d’exportateurs québécois et canadiens.

  1. Baisse des impôts et dette publique

Autre grande mesure Trumpesque, une importante réduction d’impôts pour les particuliers et pour les entreprises. Trump pense qu’en dégageant plus d’argents pour les contribuables, cela va les inciter à consommer davantage, donc à relancer l’économie. Et en diminuant l’impôt des entreprises, cela contribuera à les inciter à rester aux États-Unis plutôt que de s’installer dans des pays à bas salaire.

Cette logique n’est pas entièrement fausse.

Mais l’ampleur de la réduction des impôts est telle par rapport à la faible efficacité de cette mesure qu’elle risque surtout de creuser le déficit budgétaire du gouvernement américain. En se privant de ces revenus, l’État va devoir emprunter encore plus sur les marchés financiers, avec en bout de ligne un endettement grandissant. Or, le gouvernement américain est déjà en déficit budgétaire depuis plusieurs années.

En réponse à cet accroissement de la dette publique, l’administration Trump se verra dans l’obligation de couper dans les dépenses. Et cette austérité budgétaire risque de frapper les plus faibles, et particulièrement les électeurs de Trump. Troisième ironie!

Surtout, l’austérité budgétaire risque d’affaiblir le peu de croissance économique aux États-Unis.

Il est maintenant démontré que les baisses d’impôts sont assez peu efficaces pour relancer une économie, d’autant plus que le plan Trump favorise disproportionnément les contribuables les plus riches. Les exemples des baisses d’impôts des riches sous le président Reagan et W. Bush nous l’ont clairement démontré.

  1. Immigration

Dans tous les pays occidentaux, la principale barrière au développement des entreprises, c’est la pénurie de main-d’œuvre. Au Québec, des milliers d’entreprises doivent refuser des contrats par manque de main-d’œuvre. Il en résulte moins de croissance économique.

La bataille de Donald Trump contre l’immigration risque de perturber significativement le marché de l’emploi aux États-Unis. Cette force de travail est essentielle. Sans elle, on met en péril le développement des entreprises. N’oublions pas que le taux de chômage est très faible aux États-Unis à 4,9%.

L’immigration est aussi un facteur important pour l’innovation. Les immigrants apportent avec eux de nouvelles idées, des savoir-faire, un réseau de contact à l’étranger, des perspectives inédites, etc. C’est une richesse collective immatérielle très importante pour un pays.

Par exemple, à l’Institut de recherche sur les PME, nous avons démontré dans une étude que l’entrepreneuriat était plus fort dans les régions où il y a plus d’immigrants.

Enfin, l’immigration génère un effet macroéconomique bénéfique (voir illustration ci-dessous). Les immigrants travaillent, ce qui leur rapporte un revenu. Ils se mettent donc à dépenser dans le pays, donc augmentation de la demande, les entreprises doivent répondre à cette demande, donc augmentation des ventes, augmentation des profits des entreprises, donc croissance économique.

immigrants-effet-macroeconomique

Il faut donc cesser de voir l’immigration comme un coût. C’est aussi un bénéfice et aussi une richesse.

Pour le Canada, le Québec et le monde: une catastrophe annoncée

Résumons les conséquences économiques négatives du plan Trump :

  1. Une grande partie de ces mesures risquent de ralentir significativement l’économie américaine, voire causer une récession. Un affaiblissement américain devrait, dans son sillage, entraîner l’économie mondiale à la baisse, elle qui est déjà fragile. Ceci est particulièrement vrai pour le Canada qui a des liens commerciaux importants avec les États-Unis
  1. Le protectionnisme commercial américain risque de fortement perturber l’économie du Canada, parce que les entreprises canadiennes auront un accès plus difficile au marché américain, son principal partenaire commercial.

Ouf!