Place aux cavistes, La Presse

Article d’opinion publié dans La Presse

Publié le 08 février 2013 à 06h00 | Mis à jour le 08 février 2013 à 06h00
Place aux cavistes
On attirerait une frange importante de consommateurs actuellement peu intéressés par le vin, soit à cause des prix trop élevés, soit par manque d’intérêt ou de connaissances oenologiques.Photo David Boily, archives La Presse

Place aux cavistes

Voici mon article d’opinion paru dans La Presse le 8 février 2013

Dans une récente chronique, Alain Dubuc propose de briser le monopole de la Société des alcools du Québec, en suggérant, par exemple, l’ouverture du marché à des petits cavistes, mais seulement si cette formule permettait à l’État de recueillir les mêmes revenus.

Voilà une idée que je défends depuis plusieurs années. Dans une étude en mars 2012, j’avais justement estimé l’impact d’une telle libéralisation sur les finances du gouvernement du Québec.

La libéralisation partielle du marché consiste à autoriser de petites boutiques de vin (cavistes) à importer, distribuer et vendre librement des vins et des alcools au Québec, parallèlement à la SAQ. Ce réseau de cavistes permettrait d’offrir aux consommateurs québécois une plus large diversité de vins et d’alcools à des prix plus abordables, et de bénéficier d’un service à la clientèle dynamique et plus personnalisé.

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Place aux cavistes

Les 10 bières belges essentielles, mais non vendues à la SAQ

La Belgique possède une richesse brassicole inouïe, avec plus de 800 bières différentes (1000 précise même une Belge en stage au Québec). Outre cette diversité inégalée dans le monde, le plat pays se distingue par des bières très harmonieuses, longues en bouche, amenant au palais toute une gamme de tonalités différentes.

C’est en Belgique qu’on apprend qu’une bière peut se boire en apéritif, au repas ou en digestif, selon le type de bière et de repas. On choisira pour l’apéritif une vieille gueuze dont le goût acidulé réveillera les papilles gustatives avant le repas. Pour le plat principal, on accompagnera un ragoût ou un poulet rôti avec une bière brune légèrement caramélisée. Et on clôt le tout avec une bière trappiste dont on prendra soin d’apprécier toutes les nuances.

Dans le cas des bières belges distribuées dans le réseau SAQ, l’absence de diversité est encore plus évidente. On y retrouve qu’une courte sélection de 13 bières belges (voir ci-dessous). La plupart de ses bières méritent un déplacement à votre succursale SAQ, notamment la Orval (bière trappiste au goût d’épices), la Duvel, la Blanche de Bruxelles et la Karmeliet.

Mais c’est encore bien peu pour apprécier dans toute sa diversité les extraordinaires bières belges. Voici donc une liste indicative de 10 bières belges essentielles non vendues à la SAQ:

  1. Gueuze Cantillon : la gueuze est considérée comme le champagne de la bière.
  2. Gueuze Trois Fontaines : une autre excellente gueuze.
  3. Kriek Boon : bière élaborée avec des griottes (cerises) de Bruxelles. Attention : pour obtenir une vraie Kriek, le fruit doit fermenter avec la bière, ce qui est le cas de la Boon. Pas d’addition de sirop de cerise SVP!!!
  4. Blanche de Namur : une vraie blanche, avec un côté légèrement épicé.
  5. Trappiste Rochefort : en Belgique, il y a 6 bières possédant l’appellation  » trappiste « , c’est-à-dire des bières d’Abbaye élaborées par des moines suivant des recettes ancestrales.
  6. Trappiste Westmalle : une autre très grande dame des bières trappistes. On peut en trouver à la LCBO en Ontario.
  7. St-Feuillien blonde : délicieuse bière d’Abbaye, très aromatisée.
  8. Brugge Triple : bière dorée à 8,2 % d’alcool, très harmonieuse.
  9. Kwak : bière ambrée au goût caramélisé. Cette bière est habituellement servie en Belgique dans des verres assez particuliers.
  10. La queue de charrue : bière brune aigre-douce, à la flamande.

 

Où sont les bières?

Comment avoir accès à toute cette diversité brassicole belge? Hors SAQ, point de salut?

Pas tout à fait. Il existe des agences spécialisées qui font de l’importation de bières belges au Québec. Mais c’est compliqué et coûteux. Attendez-vous à payer environ 100$ pour une caisse de 24 bières, plus 7 $ en frais d’administration par caisse. Ceci revient à 4,45 $ par bière. C’est pas si cher, vous me direz. Mais attention : il faut commander par caisse entière. Vous vous retrouverez à payer 100 $ pour 24 bières identiques. Moi qui aime la diversité, je préfère dépenser 100 $ pour 24 bières différentes!!! Donc, pour pouvoir avoir trois bières belges différentes, il faut plutôt débourser 300 $!!

Ensuite, ces agences regroupent les commandes de plusieurs clients à des dates précises. Il vous faut donc attendre que l’agence ait suffisamment de clients pour que la commande soit envoyée. Enfin, à partir du jour de la commande, il faut compter 6 à 7 mois pour recevoir votre bière, merci aux tracasseries administratives de la SAQ.

On se penserait dans un régime soviétique! Quelle est exactement la raison d’État qui nous empêche de commander des bières belges sans tracas au Québec en 2009?  Terrorisme? Protection alimentaire? Dumping économique?

Ah, oui. Le monopole est ou n’est pas.

Sélection des bières belges à la SAQ (au 8 septembre 2009)

  • Blanche de Bruxelles
  • Chimay Trappistes
  • Delirium Tremens
  • Duchesse de Bourgogne
  • Duvel
  • Floreffe Double et Floreffe Triple
  • Karmeliet Tripel
  • La Chouffe
  • Maredsous et Maredsous Triple
  • Moinette Blonde
  • Orval
  • Vieille Provision Saison Dupont
  • Mort Subite Framboise et Mort Subite Kriek